402                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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production active, dont le rôle n'a été révélé que dans ces derniers temps, gràce aux recherches de MM. Lepage et Pinchart.
RUSSIE
Nous avons noté les' premiers efforts tentés, dès 1607, pour in­troduire en Moscovie la fabrication des tapisseries. Si les notions précises sur ce premier établissement font défaut, on a plus de détails sur la manufacture fondée par Pierre le Grand, en 1716, manufacture qui prolongea son existence jusqu'à la fin du xviii0 siècle. Une liste des artistes et des gens de métier appelés par l'empereur de Russie et autorisés par le duc d'Orléans, régent, à quitter la France, contient les noms d'un certain nombre d'ar­tisans experts dans le tissage et la teinture ; parmi eux figurent Philippe Behagle, teinturier et tapissier; Jean Behagle, son fils; Gabriel Renaud et Jean Renaud, son fils, teinturiers en laine, et Claude Mériel, teinturier en soie. Ils partaient sous la conduite de l'architecte Le Blond, qui devait mourir en Russie peu d'années après. Le peintre Oudry avait dû les accompagner; mais les instances du duc d'Antin le décidèrent à ne pas quitter la France.
La direction de la manufacture impériale passa, en 1755, dans les attributions du sénat. Onze ans plus tard, elle recevait une administration particulière. En 1763, un ouvrier des Gobelins, nommé Rondet, obtient l'autorisation de se rendre en Russie et d'y séjourner trois années. Alexandre Pinchart a constaté, en 1777 et l'année suivante, le départ de plusieurs tapissiers bruxellois pour la Russie. Il résulte de ce fait qu'à cette époque les métiers étaient encore en pleine activité.
Dans le musée des voitures impériales de Saint-Pétersbourg sont exposées treize pièces provenant de l'établissement créé par Pierre le Grand. Elles représentent des sujets mythologiques d'après le Guide et deux des quatre parties du monde : l'Asie et l'Amérique. Les deux autres, l'Afrique et l'Europe, dont la première ne serait qu'une copie d'une pièce de la Tenture des Indes, de Desportes, se trouvent dans une collection particulière, où M. Dautzenberg a ré­cemment constaté leur présence. Ces dernières portent un titre et une signature en langue russe, avec la date 1741. Elles ont pour -